Ne laissons pas ensevelir la Palestine

par Patrick Le Hyaric, publié sur http://patrick-le-hyaric.fr/

vendredi 31 janvier 2020

Déconstruisons d’abord les mots : il n’y a pas d’« accord de paix » entre Israéliens et Palestiniens.

Pour un accord, il faut être deux. Et, il n’y a pas non plus de « paix » quand un pays occupe l’autre, déplace sa population, vole ses terres et son eau.

Accord ? Les Palestiniens sont mis de côté depuis deux années. Obligé de subir les dictats du duo Trump- Netanyahou contre le droit international : Jérusalem capitale d’Israël, élargissement permanent de l’aire des colonies, suppression de la contribution Nord-Américaine à l’organisme onusien pour les réfugiés et Gaza, installation de l’ambassade américaine à Jérusalem tout en fermant l’ambassade de Palestine à Washington, soutien aux lois d’épuration ethnique au nom d’un « État juif » et maintenant annexion de la vallée du Jourdan, et transformation des zones occupées illégalement – les colonies – en territoires israélien.

Non, ce n’est pas un « accord » mais un oukase de l’impérium nord-américain au service de l’ultra-droite israélienne contre les Palestiniens et le droit international rendu à l’état de chiffon de papier. La vérité est insupportable : ils nient l’existence du peuple palestinien et veulent le rayer de la carte dans un pays d’apartheid.

Les institutions internationales, celles de l’Union Européenne et la France doivent se manifester beaucoup plus fortement et plus fermement pour le retour au droit. Toute autre attitude reviendrait à sacrifier le peuple palestinien pour permettre à M. Netanyahou de cajoler son extrême droite nationaliste et religieuse, et à M. Trump de cimenter son alliance avec les évangélistes nord-américains. Tous les dirigeants européens comme ceux des pays arabes devraient se souvenir de cette alerte de Walter Benjamin : « Laisser aller le cours des choses, voilà la catastrophe ». Les demi-silences, le manque de courage, les paroles sans actions peuvent devenir le grand fracas de la décomposition des relations et du droit international.

À un moment où les grandes sociétés multinationales refusent de respecter les accords sur le climat ou l’environnement, refusent de payer leurs impôts, voici deux chefs d’Etat qui bafouent ouvertement les lois communes internationales, au cœur d’une région du monde en pleine ébullition avec notamment des jeunesses et des travailleurs qui cherchent précisément les moyens de leur souveraineté populaire. Or, ici les duettistes de droite extrême veulent effacer l’existence d’un peuple.

Aucun démocrate, aucun être de cœur ne peut laisser faire. Au nom du respect du droit international, des initiatives populaires de sensibilisation, d’actions unitaires doivent reprendre vite. On ne peut laisser ensevelir la Palestine. Au contraire, l’exigence de la reconnaissance de l’État de Palestine telle que définie dans les résolutions des Nations Unis doit s’exprimer de toutes parts.

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