
Conseils de quartier (2ème partie) : les racines de la crise
lundi 12 janvier 2009
Si l’organisation d’une discussion approfondie sur le devenir des Conseil de quartier (CQ) m’apparaît indispensable, il convient d’appréhender quelques unes des raisons qui ont nourri la crise des Conseils de quartier.
NdMT : Cet article fait suite à l’article du 7 janvier du même auteur : Conseils de quartier (1ère partie) : de quoi peut-il être question ?
Si l’on entend promouvoir des espaces de discussion et d’élaboration il faut prendre en compte le fait que la démocratie sous laquelle s’organisent les fonctionnements institutionnels de toute la société reposent sur des principes délégataires. Autrement dit les élus disposent d’une légitimité issue du suffrage universel1 pour mettre en œuvre le programme qu’ils ont présenté. Cette situation n’exclue pas la confrontation ultérieure avec la société qui se réalise de diverses manières, parfois conflictuelle. Cette confrontation se nourrit de l’action des partis, syndicats, associations, à propos d’une multitude de questions. L’espace politique créé par les CQ s’est-il situé en originalité par rapport à ces logiques ?
Si l’on se réfère aux intentions originaires et à l’expérience des dix dernières années il convient d’apprécier comment les CQ, loin d’être des lieux de confrontation (hormis le débat d’idées) ont assez bien rempli le rôle pédagogique (la municipalité y expliquant ses projets et décisions) et de consultation qui leur était assigné. Aucun bilan n’a été établi à ce propos, mais on peut constater que dans toutes les réunions de CQ s’expriment très fortement les insatisfactions des habitants à l’égard de multiples problèmes du quotidien.
Cette situation, nourrie de souffrances sociales, pèse très lourdement sur les réunions. Les habitants considèrent donc que les élus, les administrations et les services doivent rendre des comptes et que les réunions de CQ servent d’abord à cela.
Si les dimensions d’information et de consultation ont été souvent bien réelles, elles n’ont suscité guère d’engouement pour la structure ainsi que le montre la très grande faiblesse de la participation des habitants. Ce fait témoigne d’une crise. Pour le dire autrement les CQ n’ont pas été perçus (et encore moins investis) comme des lieux de construction démocratique.
Cette situation de crise peut-elle être surmontée ? Le Projet de Charte propose certaines évolutions (timides et ambiguës) qui donneraient aux CQ davantage de capacités d’action et d’implication des habitants. Je les discuterai dans le prochain développement de ma réflexion.
André Narritsens
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