Déclaration de Francis WURTZ, député européen de l’Île de France

Le parlement met une claque au Conseil - et à Nicolas Sarkozy - sur le temps de travail.

mercredi 17 décembre 2008

Ce 17 décembre 2008, le Parlement européen avait à se prononcer sur le fameux projet de directive visant à autoriser tout pays-membre qui le demande à porter de 48 à 65 heures, voire davantage, la durée hebdomadaire maximale du travail. Bonne nouvelle : le projet est refusé par le Parlement Européen.

Une position commune du Conseil qui apporterait un recul sans précédent sur le temps de travail en Europe n’a pas été acceptée par le Parlement européen. Tant sur l’opt-out (la faculté de déroger à la limite du temps de travail hebdomadaire) que sur le refus d’inclure le temps de garde dans le temps de travail, le Parlement a refusé le projet du Conseil (les 27 gouvernements). Un vote qui résonne d’abord comme un désaveu du Conseil et de la présidence française. Un vote qui n’est pas étranger aux milliers de manifestants qui hier avec les syndicats européens ont affirmé leur refus d’un tel recul de civilisation. Pas étranger non plus aux milliers de médecins et professionnels de la santé qui ont montré le danger extrême de ne plus considérer le temps de garde comme du temps de travail. Certes, au nom de la GUE/NGL, nous aurions voulu aller plus loin : notre amendement de rejet du projet du Conseil n’a pas été adopté - ce qui aurait définitivement enterré ce projet de directive scandaleux.

À présent, une négociation va s’ouvrir entre Parlement et Conseil. La bataille doit donc se poursuivre. Il est également regrettable que nos amendements refusant l’annualisation du temps de travail n’aient pas été adoptés. Nous appelons à poursuivre également les actions sur cette question. Les semaines et les mois à venir vont compter et nous appelons les salariés à exprimer avec force leurs opinions et volontés, notamment en direction des gouvernements pour rappeler qu’ils exigent une Europe de progrès social et non de recul des droits. Pour cela, ils peuvent compter, comme hier, sur l’action des députés de notre groupe.

Francis Würtz, président du Groupe GUE/NGL

1 Message

  • Le parlement met une claque au Conseil - et à Nicolas Sarkozy - sur le temps de travail. Le 17 décembre 2008 à 23:46, par Européen du non et on était 68% à Auber

    Cet article confirme à quel point nombre de décisions sont prise à l’échelle européenne et le besoin de rapports de force sérieux à ce niveau. Malgré des conditions très défavorables, une commission européenne avec une majorité des commissaires ultra libéraux, un parlement au rôle limité et une majorité pas vraiment progressiste, on remarque que les postions que nous défendons en France, notamment à travers l’outil qu’est le parti communiste, ne sont pas des positions complètement isolées en Europe, comme en témoigne le non des irlandais et des neerlandais au traité européen.

    On ne peut que conseiller la lecture de la rubrique hebdomadaire dans HD de Francis Wurtz qui fait un point régulier sur l’activité du groupe GUE au parlement européen et aide à la compréhension des enjeux communautaires.

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