Aurélie Le Meur nouvelle secrétaire de la section d’Aubervilliers du Parti communiste français
jeudi 23 juin 2016
Aurélie, te voilà élue secrétaire de la section d’Aubervilliers du Parti communiste.
Peux-tu nous expliquer pourquoi Anthony Daguet a souhaité être remplacé dans cette fonction ?
Lors de son élection en février 2013 en tant que secrétaire de section, Anthony Daguet avait pour objectif de mettre en mouvement le Parti communiste localement pour montrer que d’autres politiques municipales étaient possibles. Un des enjeux était donc de renverser le rapport de force politique dans notre ville. Il s’agissait de placer au cœur de cette ambition des questions essentielles que sont le logement, le développement des services publics, l’éducation…en travaillant avec et pour les habitantes et les habitants d’Aubervilliers
L’objectif a été rempli puisqu’en mars 2014, notre liste PCF-Front de Gauche, de large rassemblement de toutes les forces progressistes et de personnalités de la ville a été élue. Présent sur la liste, il s’est vu confier un mandat d’adjoint au maire. En janvier 2016, à la suite de l’élection de Mériem Derkaoui, Anthony Daguet est devenu premier adjoint au maire. Souhaitant s’investir pleinement dans ce mandat pour les habitants, il a fait part aux communistes son choix de vouloir passer la main. Mais nous savons que nous pourrons toujours compter sur la force quotidienne de son engagement.
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Où es-tu née ? Quel âge as-tu ? Quelle a été ta formation ? Quelle est ta profession ?
J’ai 25 ans, je suis née à Saint-Quentin dans l’Aisne où j’y ai effectué toute ma scolarité. Après un Bac Es, je suis partie faire une licence de droit à Lille. Je suis arrivée en janvier 2012 à Aubervilliers pour trouver un emploi dans la région. J’ai découvert une ville attachante, accueillante, combative et qui bouillonne de culture, de sport, d’associations et de solidarité. Actuellement, chargée de mission culture, archives et patrimoine au Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, j’ai la possibilité de découvrir au quotidien l’histoire, les atouts et les forces vives de ce département.
Comment es-tu venue à la politique ?
Fille et petite fille de militants, les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de justice, de solidarité, d’internationalisme et de paix qui sont celles du Parti communiste français ont toujours été un élément central de mon éducation et de mon émancipation.
Au lycée avec un collectif lycéen, j’avais été très active contre le CPE, à la faculté lors des grandes manifestations pour la défense des retraites, contre la loi LRU, en soutien au peuple palestinien… Après ces mobilisations et après avoir terminé mes études, j’ai décidé de concrétiser mon engagement et d’adhérer au PCF. Adhérer c’est avoir la possibilité de s’organiser, de se former, de débattre et de mettre en action les idées pour une société à laquelle je crois profondément.
Une société qui ne serait plus entre les mains des 1% des personnes les plus riches de la planète qui nous imposent actuellement leur loi mais pour une société où les 99%, c’est-à-dire nous, puissent s’exprimer et obtenir une vie meilleure grâce à un développement humain, social et écologique. Avec sa jeunesse, sa vie associative dynamique, une politique culturelle ambitieuse accessible à toutes et tous, ses nombreux clubs sportifs, Aubervilliers a de l’avenir. Elle mérite le respect et la dignité. C’est dans ce sens que je me suis engagée avec force et conviction dans notre ville.
Quels sont tes projets pour la section du PCF ; dans quelques mois auront lieu des échéances électorales importantes ?
Effectivement, dans quelques mois auront lieu les élections présidentielles et les élections législatives. Depuis quatre mois maintenant, plus d’un million de personnes ont signé une pétition sur internet, les manifestations toujours plus importantes les unes après les autres se multiplient et les blocages s’amplifient contre le projet de loi El Khormi qui dynamitera le Code du travail. Ce projet de loi, les français et les albertivillariens qui connaissent déjà pour la plupart des conditions de travail dégradées, la précarité, le chômage, n’en veulent pas et exigent son retrait. Le Gouvernement de son côté a décidé d’écouter le MEDEF, son seul soutien, en utilisant le déni de démocratie pour passer en force et sans débat l’article 49-3. Pire, le Gouvernement prévoit l’interdiction du droit constitutionnel de manifestation.
Quand on est de gauche on ne vote pas la loi travail !
Mais quand on est de gauche on ne propose pas non plus la déchéance de nationalité, on n’accepte pas la baisse des dotations aux collectivités territoriales qui a fait perdre 18 millions d’euros à la ville d’Aubervilliers essentiels pour développer des services publics de proximité et de qualité indispensables aux habitants, on ne créé pas le CICE sans contrepartie des entreprises, on ne supprime pas des milliers d’emplois à la SNCF, à EDF, à Air France…, on ne criminalise pas l’action syndicale, on ne recule pas l’âge de la retraite … on reconnait l’Etat palestinien.
En 2012, l’élection de François Hollande avait suscité énormément d’espoir surtout à Aubervilliers où les files d’attente aux bureaux de vote étaient très longues. Aujourd’hui le désespoir et la sensation de mépris sont immenses.
De plus depuis l’arrivée de la droite (LR) en Ile-de-France, avec à sa tête Valérie Pécresse, les inégalités et la casse sociale s’accentuent : augmentation du pass navigo, baisse des subventions en direction du logement social, des lycées, attaque sans précédent contre les droits des femmes (suppression du soutien à la contraception…)… alors que notre région est la plus riche d’Europe.
Aujourd’hui la droite et l’extrême droite sont aux portes du pouvoir. Et nous n’acceptons pas ce scénario prévu pour 2017.
Le PCF est la force politique la plus importante sur la ville. De nombreux militants sont élus, sont dans les conseils de quartier, sont de toutes les manifestations, de toutes les mobilisations avec les habitants que ce soit pour la Poste, le métro, la sécurité, contre la baisse des dotations de l’Etat, pour un logement social digne, pour plus de moyens pour nos enfants, pour la reconnaissance de l’Etat palestinien et dans de nombreuses associations. C’est un point d’appui très important qui nous permet d’être informés, à l’écoute des habitants, de mener des luttes collectivement et de les gagner. Aujourd’hui face à ce danger, face aux idées nauséabondes qui traversent la société, l’objectif du PCF est de se développer dans tous les quartiers de la ville, de créer des assemblées citoyennes pour débattre, de créer du commun pour construire une alternative aux politiques menées actuellement nationalement et internationalement.
C’est dans cet état d’esprit que le PCF a lancé la grande consultation citoyenne « Que demande le peuple ? ». L’objectif est de répondre aux besoins des populations mais aussi de construire avec toutes celles et tous ceux qui ne sont jamais écoutés notamment les jeunes, les salariés précaires, les privés d’emplois etc… une issue politique avec eux et pour eux à la situation actuelle. Ces prochaines semaines les communistes seront dans tous les quartiers de la ville pour faire remplir ce questionnaire par les habitants et une restitution publique sera organisée avant la fin de l’année pour échanger et débattre des propositions.
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