conseil communal d’anticipation du 10 décembre

Intervention de Soizig Nedelec au nom du groupe des élus communistes, progressistes, écologistes et citoyens

jeudi 11 décembre 2014

Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les élus du Conseil municipal, Chers collègues,
Mesdames et Messieurs

Nous y voilà. Après des années de manquements répétés de l’Etat envers notre commune, le coup de massue que nous redoutions vient de s’abattre sur Aubervilliers : le projet de loi de finances du gouvernement pour 2015 prévoit 11 milliards d’euros de baisse des dotations aux collectivités locales.

Concrètement, cela représente pour Aubervilliers un manque à gagner de plus de 2 millions d’euros.

Inspirée par le dogme ultralibéral auquel le gouvernement s’est converti sur le dos de ses électeurs, cette baisse des dotations de l’Etat place la ville dans de ce qui pourrait bien représenter les pires difficultés financières de son histoire.

Aubervilliers n’avait pas besoin de ça, les Albertivillariens non plus.

Je tiens à faire un bref rappel comptable de ces 6 dernières années :
-  Au plan national : 60 milliards de hausse d’impôts
-  Au plan local : 30% d’augmentation des impôts locaux
-  Et dans la même période, la dotation globale versée par l’Etat à Aubervilliers a été diminuée de 50%.

Les actions à peine engagées on entend déjà une petite musique qui nous dit : certes Aubervilliers vous perdez 2,1 millions d’euros de dotation en 2015 mais les différentes dotations de solidarités et de péréquation qui vous sont favorables vont compenser !

Cette façon de voir n’est pas acceptable. Ces financements, obtenus ou plutôt arrachés à l’Etat, pour prendre en compte les spécificités de notre ville comme d’autres d’ailleurs, ne peuvent être kidnappés !

La ville va désormais percevoir une dotation globale qui est quasiment équivalente à celle qui lui était versée en 2004, au mépris d’une augmentation de la population de 10 000 habitants.

Depuis le déclenchement de la crise du capitalisme mondial, les difficultés s’accroissent partout en France. Pour une ville populaire telle que la nôtre, où de nombreuses familles vivent déjà modestement, la situation devient très préoccupante.

Nous en avons assez.

Assez de ce mépris dont les communes populaires de banlieue sont si souvent victimes.
Nous en avons assez d’être contraint de racler les fonds de tiroirs pour trouver de quoi rénover une école primaire, financer un centre de santé, embaucher le personnel nécessaire au bon fonctionnement du service public, venir en aide aux familles en précarité, enfin, mener une politique qui puisse apporter à la population ce dont elle a besoin, ce à quoi elle a droit, mener une vraie politique de gauche.

Nous en avons assez de payer à la place des responsables de cette crise, les grands groupes financiers dont les bénéfices n’ont jamais été aussi élevés qu’aujourd’hui et qui continuent pourtant à licencier en masse.

Par ailleurs, quand on nous annonce 2,1 millions de réduction, on découvre qu’une entreprise comme Véolia, qui nous est déjà familière puisque son siège en construction a passé le stade des fondations à la Porte d’Aubervilliers, a elle perçu 30 millions en 2013 et 45 millions en 2014 de crédit impôt compétitivité !
Ce deux poids deux mesures ne peut que créer de la colère et montre aussi que l’argent pourrait être utilisé autrement.

Le gouvernement nous dit que l’Etat n’a plus d’argent, qu’il doit se serrer la ceinture, et rembourser sa dette envers les créanciers privés. C’est son excuse pour baisser les dotations qu’il nous verse.

Le problème, c’est que plus de 70% de l’investissement public est fait par les collectivités territoriales, les régions, les départements, les communes.

Quand la ville ne peut plus investir, ce sont des petites et moyennes entreprises qui sont les premières touchées, ce sont elles qui ferment les premières, ce sont les salariés de ces entreprises qui se retrouvent au chômage.

L’augmentation du chômage mène à la baisse des rentrées fiscales, qui mènent à son tour à la diminution des moyens financiers des communes, et donc à une nouvelle baisse de leurs investissements.

Ce cercle vicieux a un nom, qui n’est jamais prononcé par le gouvernement : austérité.
L’austérité, cette arme ultralibérale, qui a pour seul but à terme la privatisation totale des services publics est aujourd’hui le seul axe de travail du gouvernement, main dans la main avec le « monde de la finance », ce même monde que le Président de la République avait juré de combattre lorsqu’il n’était que candidat.

Alors que devons-nous faire ?

Réduire les services à la population ?

Ne pas construire les équipements indispensables à l’augmentation de la population ?
Augmenter les impôts locaux ?

Nous nous y refusons, mais seuls, les élus ne peuvent rien.
-  Alors que les responsables de la crise qui nous frappe vivent mieux que jamais ;
-  A l’heure où l’essentiel des impôts que paient les Français sert à rembourser les intérêts de la dette à ces mêmes responsables ;
-  Dans cette période où les couches populaires sont insultées, méprisées et pointées du doigt comme coupables des difficultés du pays :

Le groupe des élus communistes, progressistes, écologistes et citoyens en appelle à la population. Ensemble, nous devons nous mobiliser de toute urgence et exiger de l’Etat qu’il verse à notre commune ce qu’il lui doit. Aucune avancée sociale ne s’est faite sans la mobilisation populaire. Si nous voulons être entendus par le gouvernement, nous devons être unis, déterminés et intransigeants.

Si nous ne le faisons pas, ce que nous avons vu durant ce Conseil communal d’anticipation pourrait très vite devenir une réalité et c’est inacceptable. Nous avons été élus sur un programme résolument de gauche, mettant l’humain au centre. Le diktat de la finance ne doit pas nous empêcher d’agir pour Aubervilliers, les albertivillariens.

il faut reprendre ce qui nous est dû !

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